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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 19:56

Tiré su site Solidarité et Progrés  link

 
Une députée islandaise : « Si on a terrassé Goliath, vous le pouvez aussi ! »
22 avril 2011 - 18:46

 

22 avril 2011 (Nouvelle Solidarité) – Dans une interview avec nos camarades danois du Schiller Institutten, la députée islandaise Birgitta Jónsdóttir a appelé les peuples d’Europe et du monde à s’unir contre la finance folle pour mettre fin aux politiques de renflouement et rétablir la souveraineté des peuples. Elle fonde son appel sur le combat victorieux des citoyens islandais contre le renflouement des intérêts financiers de la City de Londres, lors du referendum du 9 avril dernier. Extraits.

« C’est une des choses magnifiques que les gens peuvent apprendre de l’Islande : lorsque le parlement a approuvé le renflouement des créanciers internationaux de la banque Icesave, nous avons lancé une pétition citoyenne signée par 70 000 personnes [soit un quart de la population du pays - ndlr] demandant au Président Grimsson de ne pas promulguer la loi. Lorsque le Président a constaté la rupture entre le Parlement et la Nation, il nous a écoutés et a soumis la décision finale au verdict des urnes.

« Nous espérons que cela inspirera les peuples à travers le monde, comme l’ont fait les Egyptiens et les Tunisiens. C’est un appel aux peuples d’Europe, qui se soulèvent d’ailleurs un peu partout ; mais ces nouvelles ne sont pas très diffusées, il ne faut pas se reposer sur les médias dominants pour se faire une image du monde.

« Les citoyens dans chaque pays doivent trouver des moyens pour mettre la pression car s’il n’y a pas une reprise de contrôle citoyenne, ça ne pourra que se reproduire et empirer, comme on le voit déjà avec la hausse des prix alimentaires et les gens qui se révoltent car ils ne peuvent plus nourrir leur famille.

« On nous a dit que l’Islande sombrerait si nous refusions l’austérité et les renflouements, que nous serions rejetés par l’Europe, mais ce n’est pas arrivé. Les pays d’Europe doivent travailler ensemble, car même si la situation de chacun est différente, le problème de fond reste le même : ce système bancaire est inacceptable ; il détient bien trop de pouvoir et les banques sont bien trop grosses. Il ne faut absolument pas accepter que les structures de la société puissent être détruites pour protéger les intérêts de ceux qui sont coupables de cette crise. On doit s’assurer qu’ils soient punis ; les nations ne doivent plus payer.

« Mais de partout en Europe ces gens continuent d’investir car ils procèdent à travers le système offshore. Je ne le savais pas avant, mais le plus grand et le plus influent des paradis fiscaux au monde est la City de Londres ! Et ce sont les britanniques qui nous ont poursuivis le plus ardemment pour qu’on les renfloue ! Et les gens qui sont responsables de la faillite d’Icesave ont tous leur siège à la City !

« Je pense qu’il faut voir et dire les choses telles qu’elles sont et ne plus avoir peur du politiquement correct et de ce que nous réserve l’avenir. Ils ont recouru à toutes les techniques d’intimidation imaginables contre nous ; alors mon message c’est de ne jamais céder à leur chantage et de ne jamais se soumettre. On avait tout le monde contre nous : le gouvernement, les syndicats, la banque centrale, les médias ; tous nous disaient que si l’on votait non, tout s’effondrerait, que les agences de notation nous descendraient, mais rien de tout cela n’est arrivé. Je suis fière que les gens aient eu le courage de dire non malgré toute cette propagande. Ils l’ont fait parce qu’au fond d’eux, ils savent que ce renflouement était injustifiable. C’est une réalité qui rassemble au delà des clivage politiques et sociaux habituels. Même la population britannique et hollandaise est de notre côté ; nulle part les peuples ne soutiennent les politiques de renflouement. Puis de toute façon, on peut pas payer, alors…

« Il faut s’inspirer de ce qu’ont fait les nations d’Amérique latine pour se sortir des griffes du FMI. Tous les pays d’Europe menacés par le FMI devraient se réunir, au Portugal par exemple.

« Je soutiens totalement le projet de loi Glass-Steagall poussé par LaRouche et introduit au Congrès des Etats-Unis. De toute façon il n’y a pas de grand débat à avoir ; le rétablissement de la séparation entre banque et finance relève du bon sens et doit se faire ici aussi. C’est possible d’y parvenir et de toute façon il n’y a pas d’autre solution pour régler le problème de fond. La situation que vit l’Europe actuellement est le bon moment pour mettre la pression et faire adopter Glass-Steagall.

« Vous savez, les britanniques sont même allés jusqu’à recourir aux lois antiterroristes pour nous menacer : si on ne payait pas, ils nous priveraient d’importer notre nourriture et nos médicaments. On était vraiment dans la peau de David face à Goliath. Ca doit être une motivation pour les autres peuples. Et je ne veux plus jamais entendre dire : ’oui mais ça pourra jamais être comme ça dans mon pays’ ; c’était pas comme ça chez nous non plus, les gens n’avaient jamais montré un tel courage, excepté peut-être pendant la Guerre de la morue. Si on a gagné, vous le pouvez aussi. »

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